Aller retour en famille à Castelnaudary sur le Canal du Midi
Par Randonnées - Cet article a été lu 5111 fois. Commentaires : 2 .
le jeudi 21 août 2014 14:56 -La semaine dernière, profitant des vacances, nous avons décidé de faire du vélo en famille. Pas de vélo de course cette fois-ci, j'ai pris mon VTT afin de pouvoir tracter la remorque (merci David pour le prêt) dans laquelle allaient prendre place notre fils, Lilian (3 ans) et les quelques bagages nécessaires pour passer une nuit à l'hôtel.
Pour Céline, ma femme, son Vélo à Assistance Electrique KTM Macina Bold qui devrait lui permettre de ne pas trop souffrir, étant donné que ce n'est pas une assidue du vélo.
Le parcours : aller de Castelnau d'Estrétefonds, village situé entre Toulouse et Montauban, jusqu'à Castelnaudary. Le tout, via le Canal du Midi, qui est goudronné sur au moins 80kms des 90kms séparant ces deux villes.
Mardi 12 août, direction Castelnaudary
Départ est donné à 9h le mardi 12 août. Il fait beau et la météo ne prévoit pas trop chaud. Tant mieux. Mais difficile, surtout cet été, de viser juste, surtout qu'il a fallu réserver l'hôtel quelques jours à l'avance.
Le chargement est prêt et Lilian tout content de pouvoir s'installer dans la remorque. J'ai décidé de tracter la remorque plutôt que de la laisser à Céline qui utilise pourtant son VAE pour deux raisons :
- je suis plus habile qu'elle sur un vélo avec mes 7000kms/an et mine de rien, une remorque est nettement plus large qu'un vélo
- je ne suis pas sûr qu'en tractant environ 50kg de plus, l'autonomie de son vélo soit suffisante pour rallier Castelnaudary. Et ayant déjà expérimenté une panne d'assistance, 23kg de vélo, c'est lourd !
Pas de doute, Lilian est heureux comme tout. Mais même dans la remorque, nous lui mettons le casque, au moins jusqu'à la sortie de Toulouse où nous allons rejoindre le Canal du Midi pour de bon. Car sur le début, nous allons devoir rouler quelques kilomètres sur la route.
Il est à l'aise dans sa remorque deux places. De quoi stocker son doudou, une petite couverture, sa voiture favorite, un oreiller et un bidon qui lui permettra de se ravitailler comme bon lui semble.
Avant le départ, nous fermerons quand même la remorque. Elle est équipée d'une maille sur la face avant évitant toute intrusion de bestiole en cours de route.
Nous profitons d'un test de caméra pour réaliser quelques vidéos en cours de route.
Traversée de Toulouse
Jusqu'à Toulouse, pas de problème, le Canal est goudronné jusqu'au Port de l'Embouchure. Sauf qu'une partie est interdite à la circulation et nous oblige à quitter le Canal sur quelques kilomètres. Vu la circulation, je choisis d'emprunter le trottoir sur quelques centaines de mètres.
Comme vous le voyez, sur certains endroits, ça passe limite avec la remorque.
Dans Toulouse, ai niveau du Port de l''Embouchure, nous retrouvons le Canal, mais cette fois-ci, avec des chemins en terre. Nos vélos sont adaptés, donc pas de souci.
Peu avant Saint Pierre, j'oublie de sortir du Canal et on se retrouve dans un cul de sac qui n'est pas signalé. Mairie de Toulouse, ça serait sympa de mettre 200m avant "dernière sortie avant cul de sac" !!
A partir de là, il nous faudra circuler en ville pour rejoindre le Canal du Midi. Heureusement, en été, Toulouse se vide un peu et la circulation est nettement moins dense que le reste de l'année. Mais il faut tout de même rester prudent.
Le moindre arrêt pour moi ou la moindre bosse se traduit par un gros effort pour relancer mon vélo et la remorque. Mine de rien, dès que la route s'élève un peu, on perd rapidement 5/6km/h. Quand on ne roule qu'à 20km/h, ça se sent !
On retrouve le Canal
Nous retrouvons le Canal goudronné dans Toulouse, du côté de Port Saint Sauveur mais devons tout de même faire attention, beaucoup de vélos y circulent dans un mouvement plutôt anarchique, sans compter les piétons qui promènent leurs chiens en laisse, eux à droite, mais le chien à gauche avec la laisse sur toute la largeur de la piste !
De nombreuses personnes empruntent cette voie pour se rendre en vélo au travail.
Ce n'est qu'au sud de Toulouse, du côté de Ramonville, que nous retrouverons un peu plus de tranquillité, avec seulement des cyclistes "sportifs" ou en randonnée comme nous.
Nous adoptons un rythme tranquille de 16/18km/h. Pas d'impératif horaire (à part celui d'arriver avant la nuit même si j'ai prévu les éclairages !).
Nous croisons même un héron qui ne nous attendra pas pour la pose photo.
Première pause
Du côté de Castenet-Tolosan, on tombe sur une aire de jeu avec de quoi faire un pique nique. Ça tombe bien, il est plus de 12h, Lilian commence à avoir faim après plus de 3h de trajet.
L'occasion de profiter du beau temps et de ce coin de verdure aménagé pour les enfants. Après un sandwich, Lilian va s'amuser sur les balançoires et toboggans. On le laisse se défouler car il va rester pas mal immobile ensuite.
On repart après 1h de pause environ. C'est normalement l'heure de la sieste de Lilian, mais rien n'y fera, il ne dormira pas. Il faut dire qu'il ne se dépense pas trop dans la remorque.
Nous lui faisons découvrir les charmes du Canal du Midi avec ses voitures "plantées" dans les champs !
Café péniche
Après quelques kilomètres, nous tombons sur une péniche qui sert cafés, boissons et thés. L'envie est trop forte, nous nous y arrêtons.
Thé pour Céline, limonade pour moi et Lilian. Lilian aura en plus droit à quelques bonbons qu'il décide de ne pas partager avec ses parents !
Et nous repartons après 20mn de pause !
Pause pipi
Nous arrivons à la halte sanitaire d'Emborel. WC et eau potable, les deux nous seront utiles.
Même si personne n'en a rien à faire, ce lieu se situe à très exactement 188.337m d'altitude.
Pour Lilian qui n'est propre que depuis peu, la photo ne laisse aucun doute, les WC sont les bienvenus même s'il nous dit qu'il n'a pas envie de faire pipi.
Naurouze, point culminant
Après l'aire d'autoroute de Port Lauragais, c'en est fini du bord du Canal goudronné : le revêtement est cependant fait de terre bien plate, tout va bien. Nous perdons donc à peine 1 ou 2 km/h dans notre progression, mais gros avantage, les piétons et cyclistes sont nettement moins nombreux. Puis nous arrivons du côté du Seuil de Naurouze, le point où les eaux du Canal se déversent des deux côtés, à savoir vers la mer Méditerranée et vers l'Océan Atlantique.
Un point situé à 189m d'altitude qui est aussi la frontière entre la Haute Garonne et l'Aude. Voici ce qui est dit au sujet de ce lieu sur Wikipédia :
Il est la pierre angulaire du projet de construction du canal du Midi de Pierre-Paul Riquet. C'est en effet le point le plus élevé du parcours (bief de partage), qui nécessite un apport en eau continu pour alimenter le canal. L'ingénieur Riquet a l'idée de récolter les eaux de la Montagne Noire et de les amener jusqu'au seuil. Il fait construire le lac de Saint-Ferréol près de Revel et la rigole de la Plaine qui amène l'eau depuis le lac jusqu'au canal au seuil de Naurouze.
Les deux parties du canal aboutissaient au bassin de Naurouze par deux écluses (écluse de l’Océan et écluse de la Méditerranée). Quand le bassin fut abandonné on creusa le bief de partage et les écluses de l’Océan et de la Méditerranée furent reportées plus loin.
Voici notre arrivée à l'endroit stratégique du Canal du Midi, juste après l'allée de platanes.
Séance VTT en remorque
Après le seuil, nous reprenons notre virée sur le Canal, où cette fois le revêtement devient inexistant. Nous avons droit à un chemin de halage assez défoncé avec de grosses flaques de boues qui nous obligeront parfois à descendre de vélo pour ne pas risquer la chute.
Et puis si je passe dans une flaque un peu trop vite, la boue est projetée sur Lilian dans le remorque qui apprécie moyennement.
Même si nous n'avons pas pensé à filmer les endroits les plus compliqués, trop occupés à gérer la trajectoire, voici quelques extraits vidéos montrant deux passages avec de la boue avant la section la plus compliquée.
Cette section sur mauvais revêtement ne dure que 5kms, mais quand on a déjà fait 80kms, c'est long. Et Lilian commence à en avoir mare. Sur le goudron, c'était tout confort et il trouvait les quelques bosses "rigolo", mais là, même si je fais au mieux, il est pas mal secoué.
5kms avant d'arriver à Castelnaudary, le chemin redevient un peu mieux. C'est plat avec des cailloux.
Arrivée à bon port
Nous arrivons à Castelnaudary vers 18h. Lilian est bien content de pouvoir descendre et nous sommes fatigués. Une bonne fatigue, mais envie d'aller manger et se coucher.
J'ai réservé à l'hôtel du Canal. Très bon point, l'hôtel dispose de garages à vélos fermés à clés. Les vélos sont donc à l'abri de la pluie et en sécurité. Autre point agréable en cas de randonnée comme la notre, l'accès gratuit pour les clients à un frigo pour déposer les blocs réfrigérants et les produits frais
Après une bonne douche, nous partons à la recherche d'un restaurant... pour y manger de la saucisse de Toulouse. Le Cassoulet attendra que nous soyons à Toulouse ;-)
Repus de ce bon repas, nous ne tardons pas à nous endormir... et la nuit sera excellente. Non sans avoir mis en charge la batterie du KTM de Céline, le GPS et les téléphones. Nous avions une chambre avec vue sur le canal mais nous sommes endormis sans en profiter ;-)
Nous avons effectué 89kms ce jour-là.
Mercredi 13 août, retour à la maison
La nuit fut excellente. Mais en se levant, le ciel est couvert et le vent souffle...dans le mauvais sens.
Je profite du petit déjeuner pour chercher sur mon smartphone un itinéraire qui nous fera éviter la mauvaise portion du Canal du Midi. Quitte à ce que ce soit plus long, mais on va éviter de s'infliger ça à nouveau. Il va donc falloir faire 17kms sur de la route avant de rejoindre le seuil de Naurouze.
Il est un peu plus de 9h quand nous partons. Et le vent est fort. La météo avait prévu des rafales à 60km/h, elles y sont et la remorque ne facilite pas la pénétration dans l'air. Mais peu importe, on avance. Normalement, le vent devrait se calmer en début d'après-midi et une fois au bord du Canal, nous serons abrités.
Même s'il ne fait pas sombre, vu que nous allons rouler sur la route, j'ai équipé le vélo d'un éclairage avant clignotant et la remorque d'un éclairage arrière rouge clignotant. Ce qui n'empêchera pas un automobiliste de passer à moins d'un mètre de la remorque :-(
J'ai choisi un itinéraire passant par de petites routes plutôt que de faire au plus cours sur une route fréquentée, nous ne serons donc pas trop embêtés.
Retour sur le Canal
A partir du Seuil de Naurouze, nous reprenons notre progression sur le Canal sur une partie en terre plutôt roulante.
Arrivés du côté de l'aire de Port Lauragais (oui, le Canal passe au milieu de l'aire de repos), nous arrivons enfin sur la partie goudronnée, comme le montre cette photo.
Et en plus, le soleil revient. Tant mieux, c'est toujours plus agréable.
Panne d'assistance électrique
Après plus de 30kms, Céline n'a plus d'assistance électrique. J'ai beau chercher, je ne trouve pas. Erreur D8 !!
Je dis à Céline de continuer un peu, peut-être que ça va revenir tout seul. Pas évident avec un vélo de 23kg et les kilomètres de la veille.
Comme au bout de 5kms on n'a toujours pas d'assistance, je cherche sur le téléphone. Ce serait un bouton bloqué. J'appuie alors sur tous les boutons...et miracle, ça revient. Tant mieux !
Pause à côté de l'autoroute
Le Canal longe plus ou moins l'autoroute et à deux reprises, nous passons à côté d'aires où les automobilistes peuvent manger sur des tables en bois en bord de Canal et se dégourdir les jambes.
A 13h, nous passons à côté d'une de ces aires et nous y arrêtons. Même s'il y a le bruit des voitures sur l'autoroute, on mange assis et sur une table.
Il fait soleil en plus. Heureusement, car le thermomètre peine à franchir le seuil des 18°C !
Après cette pause, nous repartons et Céline m'indique déjà que dans 20kms, nous arriverons à la péniche où nous avons pris thé et limonade hier. Je n'avais pas relevé le kilométrage, elle si :-)
Panne de Lilian
Lilian ne profitera même pas de cette pause à la péniche. La digestion aidant, il s'endort dans la remorque après s'être consciencieusement couvert avec sa petite couverture. Nous nous arrêtons tout de même avec Céline en restant à côté de la remorque pour surveiller Lilian pendant que l'on prend un café. Les propriétaires de cette péniche sont vraiment sympathiques : ils partagent avec nous quelques prunes qui leur ont été offertes l
En repartant, le vent se lève soudainement et des gouttes commencent à tomber. Nous mettons donc la partie plastique sur la remorque pour le protéger de la pluie. Mais les choses étant mal faites, Lilian se réveillera 500m après que nous soyons partis de la péniche. Le pauvre, il aura loupé ça.
Nous essuierons une première petite averse peu après, mais heureusement, nous avions prévu les vêtements pour la pluie et ça n'a pas duré bien longtemps.
J'en profite pour faire une vidéo avec la Garmin Virb de toute la famille.
Pause aire de jeux
Nous nous arrêtons plus loin à l'aire de jeu où nous avions déjeuné la veille et où Lilian peut jouer.
Comme vous pouvez le remarquer, notre tournesol est un peu moins en forme que la veille, vers Castenet-Tolosan. Céline commence elle aussi à fatiguer. Normal, elle n'est pas habituée et on a déjà fait plus de 140kms en deux jours.
Lilian est en pleine forme et profite de l'aire de jeux. Mais une fois de plus, le ciel s'assombrit... pour devenir noir. Je scrute le radar de pluie sur mon smartphone, on ne va pas échapper à une nouvelle averse, mais ce n'est pas pour tout de suite.
Lorsque nous repartons, les gouttes commencent à tomber et nous essuyons une très grosse averse, heureusement assez courte (5mn) à l'entrée de Ramonville. De nombreux cyclistes et piétons s'arrêtent pour s'abriter, de notre côté, bien couverts, nous restons sur le vélo.
Toulouse
Nous arrivons à Toulouse où la circulation des cyclistes se fait un peu plus dense. Ça va bien, mais Céline commence à fatiguer et en plus, son autonomie de batterie n'est plus que de 35kms et il reste 35kms à faire. Il va donc falloir l'économiser pour être certain de monter la dernière côte (300m à 9%) avec l'assistance.
La traversée de la ville se fait sans encombres. Par contre, pour relier Toulouse à Castelnau, Céline le fera au courage. Mal partout, mais c'est normal. Déjà 160kms au compteur en deux jours. De mon côté, ça va, mais il faut garder des forces pour la dernière bosse aussi.
Arrivée... après une sévère pente
Nous arrivons à l'entrée de Castelnau d'Estrétefonds vers 19h. Plus que 5kms, Céline a 10kms environ d'autonomie, ça va passer.
Finalement, le plus dur est pour ma pomme. Monter la dernière bosse, 300m à 9% de moyenne et un passage à 14% le tout avec une remorque chargée derrière. Mais avec le 28x32, ça passe sans trop de soucis.
En cette seconde journée, nous aurons couvert 93kms. Un peu trop rude pour Céline qui n'est pas habituée et qui a eu mal aux fesses. Des étapes de 60/70kms la prochaine fois suffiront. Et ça évitera de se poser des questions sur l'autonomie de la batterie. Car là, nous sommes arrivés à la maison avec tout juste 2kms d'autonomie restante. Il fallait tout alors que nous l'avons économisée sur plusieurs km !
Excellente virée en famille qui n'aurait pu se faire sans la remorque (merci David !) car rester plus de 6h dans un siège bébé n'aurait pas du tout été confortable pour lui.
Très fier de Céline qui n'avait jamais fait autant de vélo (merci le vélo électrique qui permet de partager cela en famille) et de Lilian, adorable de bout en bout. Que ce soit à l'aller ou au retour, il n'en a vraiment eu marre que sur la dernière heure (sur 9h à chaque fois de remorque) mais sans râler. Juste en signifiant qu'il voulait descendre.
Un bébé en or qui s'est lui aussi régalé dans sa remorque, même s'il n'a vu que les fesses et les jambes de son papa durant 180kms.
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